A travers l’histoire
Le château de Miglos, placé à un point stratégique de la vallée du Vicdessos, devait s’intégrer à un important dispositif de défense du haut comté de Foix.
Il était en effet en liaison avec les châteaux de Montréal-de-Sos (Olbier), Quié et Génat. Le fort Castel Merle (au nord de Miglos), aujourd’hui disparu, appartenait vraisemblablement au système défensif de Miglos, ce qui était peut-être également le cas de la «Caougno paredado» ( la grotte fortifiée de Baychon, située aussi au nord).
Si la localité de Miglos est mentionnée dans le cartulaire de Saint-Sernin dès 1108, le château, lui, n’apparaît dans les textes qu’à partir du milieu du XIIe siècle. En 1159, Pierre de Miglos rend hommage au comte de Foix, pour son château.
En 1213, le «castrum de Merglos» fait partie des places fortes (17 châteaux et 6 grottes fortifiées) que le comte de Foix, Raymond-Roger, remet en garantie à Pierre II d’Aragon, en gage de sa soumission à l’Église de Rome, en pleine croisade contre les Albigeois. Il est également nommé dans l’enquête sur la délimitation du comté de Foix, réalisée en 1272 : «… item vallis de Miglos cum castro de Miglos et sua dominatione…».
L’habitat dispersé de Miglos, correspondant aujourd’hui aux hameaux de Norgeat, Norrat, Axiat, Arquizat et Baychon, semble aussi dater du Moyen Âge, puisqu’on les retrouve dans les interrogatoires de l’inquisiteur Jacques Fournier (futur pape Benoît XII), menés de 1318 à 1325. Pendant la croisade contre les Albigeois, au XIIIe siècle, certains habitants sont d’ailleurs proches du catharisme, notamment Arnaud de Miglos, seigneur du lieu. Il déclare aux inquisiteurs non seulement avoir «adoré» des
hérétiques, mais aussi avoir soutenu la communauté cathare de Montségur pendant le siège, en leur apportant des armes.
Au début du XIVe siècle (1311), la famille «de Miglos» est dépossédée de sa seigneurie et de son château, au profit de celle de Son (ou d’Usson). Ils conservent néanmoins quelques biens sur leur ancien fief, puis deviennent seigneurs de Junac, Luzenac et Château-Verdun. On sait que le nouveau seigneur, Bernard de Son, fait restaurer son château en 1320. Changeant de main au fil des siècles (familles de Rabat, d’Arnave, du Léon, de Louvie, de Béon, de Goth), la seigneurie de Miglos est associée au seigneur de Montaut à partir du XVIIe siècle. On sait qu’à la Révolution française, le château est déjà abandonné depuis longtemps et tombe en ruine. Ses seigneurs s’étaient installés dans une demeure située à Arquizat («le Castelh»). La famille de Vendomois hérite de l’ensemble des possessions peu de temps après, puis, à la révolution de 1830, elle vend ses biens et quitte Miglos.
Racheté par la SAFER en 1976, le château devient propriété du département de l’Ariège en 1984.
En 1987, il est classé au titre des monuments historiques et l’Association des Amis du Château de Miglos AACM voit le jour la même année.
Armoiries de la famille de Miglos
Lecture du blason :
Ecartelé :
• aux premier et quatrième, de gueules au lion d’or;
• au deuxième, d’argent au château de trois tours sinople maçonné de sable;
• au troisième, d’azur à la croix d’or.
Notice héraldique : «écartelé» : partition de l’écu en 4.
Couleurs de fond des partitions :
- «gueules» : couleur rouge,
- «argent» : couleur légèrement grisée,
- «azur» : couleur bleue.
Couleurs des représentations :
- «or» : couleur jaune,
- «sinople» : couleur verte,
- «maçonné» : traits de séparation entre les pierres,
- «sable» : couleur noire.