Habitat groupé

A la différence d’autres communes de Haute-Ariège, l’habitat de Miglos n’est pas regroupé en un seul village mais réparti sur cinq hameaux :

  • Arquizat,
  • Axiat,
  • Baychon,
  • Norrat,
  • Norgeat.

Maisons construites en pierre à 3 niveaux : bétail en bas, hommes et foin en haut.


Autour de 1850

Période cruciale, moment où tous les équilibres s’effondrent : la misère due à l’augmentation de la population sévit.
773 habitants en 1765, 1504 en 1841, ce qui provoque une émigration saisonnière puis définitive.
Les catastrophes naturelles et des épidémies s’accumulent. Celles de 1836 et 1837 sont terribles.
De 1845 à 1847 les disettes sont permanentes. La misère est à son comble.
En 1854 le choléra tue 234 des 1305 habitants.


Agriculture de survie

Le travail est très pénible, les champs sont tout petits et ensemencés plusieurs fois par an : seigle, blé, avoine, millet, sarrasin, lentilles et pommes de terre. La houe et l’araire sont les seuls outils utilisables sur les terrains en dévers.
Pour le tissu, sont utilisés le lin et le chanvre, la laine des moutons que les femmes filent le soir à la veillée.
Il n’est pas rare de trouver des familles de 8 à 10 personnes dont les moyens de subsistance consistent en un peu de lait, de pommes de terre, quelque peu de bouillie de maïs ou de sarrasin.
Par suite de l’application du code forestier de 1827, si rigoureux pour la population pastorale, et de la disparition graduelle «des friches communes», le paysan en est réduit à n’utiliser que «l’herbe de son pré». Troupeaux affaiblis, champs ruinés faute de fumier, de vastes étendues restent sans culture. Les mauvaises récoltes se succèdent.


Déséquilibre dans le système agro-sylvo-pastoral

L’ouverture vers la plaine et la ville, l’attirance des jeunes pour la découverte de la vie moderne modifient définitivement la vie à Miglos.
A partir de 1870, l’économie et les modes de vie se transforment :

  • le désenclavement par le développement des chemins de fer et l’aménagement des routes accompagne le passage d’un système autarcique à une économie d’échanges et permet la sécurisation des approvisionnements alimentaires,
  • la progression des échanges monétaires remplace les pratiques de troc,
  • le système métrique se substitue aux mesures locales de longueur, de volume et de poids,
  • l’expansion de l’usage du français jusqu’alors peu répandu entraîne un affaiblissement durable du patois alors activement parlé à Miglos,
  • la disparition des coutumes et particularités villageoises va de pair avec la perte des savoir-faire des artisans et l’extinction des métiers.

Forêts et mines

La forêt est un élément essentiel pour la subsistance des villageois (chauffage, construction…).

  • Le code forestier de 1827 restreint encore les droits d’usage des paysans sur les forêts. Il déclenche notamment la «Guerre des Demoiselles» en Ariège (1829-1832).
  • En 1831, le préfet envoie à Miglos une compagnie de 60 hommes en garnison, afin de réprimer les «dommages sur la sapinière de M. de Vendomois».

Les mines: l’exploitation du fer culmine fin XIXe. Sept mines sont exploitées autour de Norrat et Norgeat. Elles procurent un travail complémentaire aux paysans.


La vie pastorale

En altitude, au-delà du Roc de Miglos, se trouvent les estives. Les troupeaux du village et ceux qui arrivent de la plaine y passent les mois d’été.
Ils sont gardés par les bergers, les petits pâtres et leurs chiens, abrités dans les orris. Pacage, surveillance contre les prédateurs, confection des fromages sont les tâches quotidiennes.


École et enseignement

Le citoyen Raymond Fauré est le premier instituteur de la commune de Miglos : « Le 1er nivôse An III (21 décembre 1794) se sont assemblés tous les citoyens de cette commune au Temple de la Raison pour procéder à la nomination d’un instituteur, suivant les bulletins des lois de la Convention Nationale, qui portent que, dans toutes les communes de la République où il se trouvera le nombre de mille âmes, il doit y être établi un instituteur pour enseigner et instruire tous les garçons qui sont au-dessus de l’âge de six ans ». Pendant près de deux siècles, instituteurs et institutrices se succèdent à Miglos.

En 1833, on impose aux communes de plus de 800 habitants de se doter d’une école publique de garçons. L’enseignement est payant et réservé aux garçons. La rétribution mensuelle, est fixée annuellement lors du conseil municipal.
Cependant, quelques élèves sont accueillis gratuitement. La liste des « élèves indigents » est proposée conjointement par le curé et le maire, soumise au préfet, puis validée définitivement par le conseil municipal.
C’est à partir de la rentrée de 1858 qu’est ouverte une école de filles à Miglos. Un instituteur et une institutrice sont nommés à Arquizat. Jusqu’au milieu des années 1860, l’école communale est installée à Arquizat, Deux nouvelles écoles seront ouvertes, en 1865 à Norgeat et en 1878 à Norrat. En 1881, Jules Ferry institue la gratuité et en 1882, l’obligation et la laïcité de l’enseignement primaire. Sont concernés les enfants des deux sexes, âgés de 6 ans à 13 ans révolus.
La dernière école de la commune sera celle de Norgeat, qui fermera ses portes en 1983.